Un congrès FIG très réussi à Malte : "Le géomètre méditerranéen dans le nouveau millénaire", 18-21 Septembre.

Le thème de ce congrès pouvait sembler un peu vague, mais en fait il obéissait à une demande de plus en plus nette : trouver des occasions pour les géomètres autour de la Méditerranée de se rencontrer. Tout congrès scientifique ou technique obéit à ces deux logiques : permettre à des gens de se réunir, et en profiter pour leur offrir l'occasion de se faire présenter des travaux de leur spécialité leur permettant de mettre à jour leurs connaissances. A la limite, un congrès avec un contenu technique sans intérêt est déjà un succès s'il permet beaucoup de rencontres… Malte aura donc été un double succès : par son contenu technique de premier plan (56 présentations en 11 sessions), ainsi que par son niveau de participation (110 personnes venant de 33 pays, dont 9 Français).

Au premier plan, Michel Kasser, Dominique Missiaen, Jean-Marie Becker, Georges Pauchard, Derrière, Bernard Bour, Zuheir Altamimi, Guy Wöppelman, Bruno Ravanas, Arnaud Ballay, Pierre Grüssenmeyer. Photo: Mikael Lilje

Au plan technique, les sujets abordés ont beaucoup touché aux domaines des commissions 5 et 6 (instruments, méthodes, ingénierie), ainsi que de la commission 4 (hydrographie). Jean-Marie Becker, président et Mikael Lilje, secrétaire de la Commission 5 ont beaucoup travaillé avec l'équipe maltaise pour en arriver là. Notons en outre que 6 communications ont été présentées par les participants français, (B. Bour OGE, G. Wöppelman SHOM, Z. Altamimi et M. Kasser IGN, P. Grüssenmeyer et M. Nour El Din ENSAIS). Après quelques rapports nationaux (permettant à chacun de noter, au delà des situations spécifiques nationales, la similitude des problèmes qui se posent aux géomètres des différents pays), et une présentation des marchés ouverts aux géomètres (en particulier dans le cadre européen), les différentes sessions techniques ont été consacrées à la formation initiale et continue, au développements de normes professionnelles, aux réseaux géodésiques mondiaux et nationaux, aux travaux cadastraux, à l'hydrographie, et aux évolutions techniques récentes diverses.

Les organisateurs du congrès et le président de la FIG lors de la séance 
d'ouverture. Photo: Mikael Lilje

Au plan des rencontres, il est effectivement évident que les géomètres autour de la méditerranée ont beaucoup de choses à se dire, comme l'avait montré l'organisation d'un séminaire à Tunis il y a quelques mois pour la définition d'un référentiel cartographique et géodésique pour l'Afrique du Nord, à l'initiative de l'OTC. Pratiquement tous les pays de la méditerranée étaient représentés sauf un, et il a été décidé que de telles réunions régionales devaient se reproduire régulièrement, la prochaine étant proposée au Caire, où le prochain congrès FIG se tiendra en Janvier 2001. La collaboration entre la CE au Nord et l'Afrique du Nord doit être intensifiée autour des thèmes d'intérêt commun, qui sont faciles à identifier dans nos professions : cadastre, systèmes de références, exercice professionnel, etc…

P. Prendergast, Président du CLGE, a présenté un papier très remarqué portant sur la situation comparative des géomètres en Europe, en termes de formations, de circulation, de compétences, etc…, montrant combien une évolution en ces matières est souhaitable, mais de façon soigneusement balisée par les milieux professionnels.

Notons encore que l'objectif nominal du cadre FIG a été pleinement atteint, ce qui est devenu rare : la plupart des géomètres maltais étaient présents. Il est certain qu'avec l'adoption systématique de la langue anglaise, seuls des pays anglophones (comme Malte) peuvent permettre actuellement tirer parti de telles réunions pour leurs géomètres. Une raison de plus pour mettre sur la table ce problème de langue au sein de la FIG (travail initié à la FIG à Prague en Mai dernier sur initiative française) pour que les congrès rendent le service que la communauté professionnelle locale est en droit d'en attendre.

L'accueil à Malte, enfin, ne saurait être omis. Un pays ensoleillé, la mer partout, et une invitation inoubliable dans la vieille ville de Mdina pour clôturer les travaux : plusieurs de nos confrères ont été faits chevaliers de l'ordre de St Jean à titre honoraire (en particulier Michel Mayoud, Jean-Marie Becker, Vaclav Slaboch), au cours d'une soirée dans un bâtiment historique magnifique, égayé par des danses folkloriques. Il est certain que les participants n'oublieront pas de sitôt ces quelques journées trop courtes et bien remplies…

Michel Kasser
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23 octobre 2000
Geométre no 10 - octobre 2000